Protocole pour les juments gestantes

Recommandations pour le suivi échographique de la gestation

Idéalement :

  • Jour 14 – Premier diagnostic de gestation, détection de jumeaux
  • Jour 28 – Confirmation de la gestation (battements cardiaques)
  • Jour 60 – Confirmation que la gestation se déroule normalement
  • D’autres échographies peuvent être recommandées si la gestation ne semble pas se dérouler normalement.

Durée moyenne de la gestation d’une jument : 335 à 345 jours

Alimentation de la jument gestante :

  • Un apport calorique augmenté n’est pas nécessaire avant le huitième mois de gestation.
  • La jument devrait recevoir une alimentation balancée comportant suffisamment de vitamines, minéraux et protéines.
  • Il est important d’éviter de supplémenter excessivement une jument en vitamines et minéraux (i.e. Supplémentation avec plusieurs produits différents).

Vaccination :

  • L’herpèsvirus équin (EHV-1) est une cause d’avortement fréquente en Amérique du Nord. Il est donc fortement recommandé de vacciner les juments gestantes contre ce virus. La jument devrait être vaccinée au 5ième, 7ième et 9ième mois de gestation.
  • La jument gestante devrait recevoir un rappel de vaccin complet 4 à 6 semaines avant le poulinage pour s’assurer que son colostrum contiendra tous les anticorps nécessaires au poulain. Il est recommandé de vacciner la jument contre les encéphalites équines de l’est et de l’ouest, le tétanos, le virus du Nil Occidental, l’influenza et la rhinopneumonie.

Vermifugation :

  •  Un programme de vermifugation devrait être établi pour la jument gestante selon votre régie.
  • La jument devrait être vermifugée dans le dernier mois de gestation selon les recommandations de votre vétérinaire.

Caslick :

  • Si la jument a subi une procédure de Caslick (suture vulvaire) après l’insémination, la vulve devrait être ouverte environ 1 mois avant la date prévue du poulinage.

 Indications de problèmes pendant la gestation :

  • Décharge vaginale
  • Signes de coliques
  • Retour en chaleurs au début de la gestation
  • Production de lait/développement mammaire prématuré
  • Avortement
  • Gestation prolongée (plus de 1 an)
  • Poulinage précoce (< 320 jours de gestation = prématuré)

Indications de problème pendant le poulinage :

  • Stade 2 (caractérisé par la perte des eaux et la jument qui pousse pour sortir le poulain ) prolongé ( > 20 minutes)
  • Membrane rouge à l’aspect de velours sortant de la vulve (red bag)
  • La jument pousse tandis qu’aucune partie du poulain n’est visible
  • Saignement excessif
  • Les membres arrière du poulain sortent en premier
  • Déchirure/traumatisme vaginal excessif
  • Le sac amniotique ne s’ouvre pas lorsque le poulain est complètement sorti
  • Le placenta n’a pas été complètement expulsé 3 heures après le poulinage

En résumé

Il est important de surveiller votre jument pendant le poulinage, mais il faut lui permettre de pouliner dans le calme et sans interférence humaine. Les chevaux sont des proies et ont tendance à se retenir de pouliner s’il y a trop d’activité humaine autour. Une jument est parfaitement capable de pouliner sans assistance et il n’est pas nécessaire de lui en donner à moins qu’il semble y avoir un problème.

Il est également important de garder le box de la jument extrêmement propre dans les derniers instants de la gestation. Il est dangereux pour la santé du poulain que son ombilic soit en contact avec un sol sale (crottins, urine). C’est pourquoi le box devrait être gardé le plus propre possible pendant les premières semaines de vie du poulain.

Appelez immédiatement la Clinique Vétérinaire des Appalaches si un problème survient pendant le poulinage de votre jument. Si le poulinage se passe normalement, appelez pour prendre rendez-vous pour un examen de la jument et du poulain. Un dosage des anticorps du poulain est toujours recommandé dans les 24h suivant le poulinage. N’oubliez pas de garder le placenta au frais pour que nous puissions aussi l’examiner.

Le cheval gériatrique

Avec l’augmentation de la qualité des soins donnés aux chevaux depuis quelques années, ces derniers vivent maintenant bien plus longtemps qu’avant. Il n’est pas rare de voir un cheval dans la fin de la vingtaine ou le début de la trentaine encore en bonne forme. Pour réussir à garder en santé un cheval de cet âge, il y a quelques points à surveiller.

 

La santé dentaire : Les chevaux ont une dentition bien différente de la nôtre. En effet, les dents des chevaux poussent continuellement jusqu’à épuisement de la racine dentaire. Lorsqu’une dent est épuisée, cela change complètement l’équilibre dans la bouche d’un cheval ce qui peut mener à une pousse excessive d’une dent, à une dent creuse, à la perte d’une dent, etc. C’est pourquoi il est très important de faire examiner la bouche de votre cheval gériatrique plus souvent (au moins une fois par année) car elle nécessite un entretien dentaire particulier. Si vous remarquez que votre cheval mange plus lentement, qu’il échappe des chiques de nourriture, qu’il a mauvaise haleine ou qu’il maigrit, un examen dentaire est indiqué. Un cheval gériatrique dont la bouche n’est pas bien entretenue est plus sujet à développer des problèmes de santé.

 

Coliques : Les chevaux de toutes races et de tous âges peuvent être atteints de coliques. Par contre, les chevaux gériatriques sont prédisposés à certains types de coliques particuliers. En effet, les vieux chevaux ont souvent une moins bonne dentition ce qui peut provoquer une difficulté à mâcher adéquatement leur nourriture. Une nourriture moins bien mâchée provoque plus facilement une impaction (constipation). Les chevaux âgés sont également prédisposés aux lipomes strangulés. En effet, un lipome est une tumeur bénigne composée de gras qui se forme parfois dans l’abdomen des chevaux. Plus le cheval est âgé, plus le lipome grossit. Si ce lipome s’enroule autour d’une anse intestinale ou d’un vaisseau sanguin, il peut provoquer une colique extrêmement douloureuse et urgente. Ce type de colique doit être traité chirurgicalement. Les chevaux âgés ont tendance à être moins démonstratifs lorsqu’ils ont mal. C’est pourquoi vous devriez aviser immédiatement votre vétérinaire si votre vieux cheval démontre des signes de coliques.

 

Bouchon oesophagien : Comme expliqué précédemment, les vieux chevaux peuvent avoir de la difficulté à mastiquer suffisamment leur nourriture. De la nourriture mal mastiquée peut provoquer plus aisément un bouchon oesophagien. Bien que cette condition ne soit pas une urgence, un bouchon oesophagien non-traité peut mener à certaines complications (pneumonie, dysfonctionnement chronique de l’oesophage). Si votre vieux cheval présente les signes d’un bouchon oesophagien, avisez votre vétérinaire.

 

Souffle : Cette maladie touche une très grande population de chevaux en Amérique du Nord. Le souffle s’apparente à l’asthme chez l’humain et est principalement d’origine allergique. Cette maladie, si elle est mal contrôlée, a tendance à s’aggraver avec le temps et c’est pourquoi les vieux chevaux en sont plus souvent atteints. Un cheval atteint du souffle devrait idéalement être gardé à l’extérieur en tout temps et ne devrait pas manger de foin sec. Des substituts de foin ou du foin trempé (pour les cas moins graves) peuvent être donnés à votre cheval. Certains chevaux doivent recevoir de la médication régulièrement pour être confortables. Votre vétérinaire est la personne la mieux placée pour vous aider à gérer la santé respiratoire de votre vieux cheval.

 

Maladie de Cushing : Cette maladie, causée par une dysfonctionde la glande hypophyse, est très fréquente chez les chevaux âgés de plus de 15 ans. Une portion de la glande hypophyse peut augmenter anormalement de volume avec le temps et comprimer d’autres portions de la glande, ce qui cause les signes cliniques de la maladie. Les signes de la maladie de Cushing incluent de l’hirsutisme (longs poils frisés et mue anormale), une soif augmentée, des mictions augmentées, de la fourbure, une perte d’énergie, une perte de la masse musculaire et une susceptibilité accrue aux infections. Le signe le plus caractéristique de cette maladie est l’hirsutisme et un cheval présentant ce signe a de très fortes chances d’être atteint. Des tests diagnostiques existent pour cette maladie, mais aucun n’est fiable à 100%. La maladie de Cushing ne se guérit pas, mais elle se contrôle avec de la médication.

 

Système immunitaire : Les chevaux âgés ont fréquemment un système immunitaire moins efficace que les chevaux plus jeunes ce qui les rend plus susceptibles aux maladies et retarde la guérison des maladies et autres blessures. Ils ont souvent plus de difficulté à se défendre contre les stress environnementaux (températures extrêmes, vent, humidité, insectes). Les vieux chevaux sont également plus sensibles au parasitisme. C’est pourquoi un cheval âgé devrait suivre un programme de vaccination et de vermifugation complet approuvé par votre vétérinaire.

 

Santé myo-arthro-squelettique : Les chevaux âgés souffrent fréquemment d’arthrose au niveau d’une ou de plusieurs articulations et présentent souvent de l’atrophie musculaire. Malgré l’arthrose et la fonte musculaire, ces chevaux doivent avoir une activité physique appropriée à leur niveau de confort et d’énergie. De nombreux additifs alimentaires (glucosamine et acides aminés entre autres) peuvent être donnés aux chevaux pour améliorer leur confort myo-arthro-squelettique.

 

État de chair : Le maintien d’une bonne cote de chair est un des grands défis des soins au cheval gériatrique. En effet, plusieurs problèmes affectant les chevaux âgés peuvent les faire maigrir comme les problèmes dentaires, de la maldigestion/malabsorption des nutriments et minéraux, la maladie de Cushing, etc. L’alimentation d’un cheval âgé doit être adaptée à ses problèmes de santé pour lui permettre de garder un poids optimal. En général, un cheval gériatrique devrait manger une nourriture riche en protéines, en fibres et en vitamines et minéraux essentiels (principalement phosphore et calcium). La nourriture devrait être appétissante, facile à digérer, exempte de poussière et contenir une source d’énergie facile à assimiler. Un cheval ayant de la difficulté à mastiquer peut être nourri avec des aliments liquides. Si le cheval est gardé avec d’autres chevaux plus jeunes, il faut s’assurer qu’il n’ait pas à compétitionner pour avoir sa ration. S’il a des besoins nutritionnels spéciaux, il devrait idéalement être nourri séparément des autres chevaux. Votre vétérinaire peut vous aider à planifier la régie, l’alimentation et l’ajout de nutraceutiques à la ration de votre cheval gériatrique.

 

La vieillesse n’est pas une maladie. Si votre cheval âgé présente des signes de maladie (diarrhée, perte de poids, changement de comportement, difficulté à manger, boiterie, etc), il bénéficierait fortement d’un examen vétérinaire.  Pour assurer une qualité de vie optimale à votre vieux compagnon, un examen par année est fortement recommandé. À partir de l’âge de 20 ans, il est également recommandé d’effectuer un bilan sanguin complet annuel ou aux 2 ans puisque la plupart des maladies sont beaucoup plus faciles à traiter si elles sont détectées tôt.

Le contrôle parasitaire chez les chevaux

Contrairement à ce que l’on pourrait croire, le but des traitements anti-parasitaires chez les chevaux n’est pas d’éliminer complètement les parasites dans la population équine. En effet, il est impossible d’éradiquer les parasites de la nature et il ne serait pas conseillé de le faire. Il est recommandé de maintenir une certaine population de parasites peu pathogènes chez les chevaux pour que ceux-ci puissent bâtir leur système immunitaire en conséquence. Les objectifs de ces traitements sont plutôt de diminuer le risque de maladies causées par les parasites et de contrôler l’excrétion parasitaire tout en maintenant l’efficacité des vermifuges.

Les médicaments anti-parasitaires sont les mêmes depuis de très nombreuses années. Leur usage répété chez les chevaux a permis à certains parasites de développer de la résistance. C’est pourquoi les programmes de vermifugation modernes prônent un traitement seulement chez les chevaux qui en ont besoin. Chez les chevaux adultes d’âge moyen, des analyses de selles régulières permettent au vétérinaire de voir si un traitement s’avère nécessaire et si oui, lequel. Il n’existe pas de programme anti-parasitaire universellement efficace. En effet, comme chaque écurie a une régie différente, le programme de vermifugation doit être adapté à chacun. L’âge des chevaux à traiter est également un facteur important à prendre en considération dans l’élaboration d’un programme de vermifugation. Les jeunes et les vieux chevaux sont plus à risque de développer des maladies causées par les parasites et excrètent bien souvent plus d’oeufs que les adultes d’âge moyen. C’est pourquoi ils doivent être suivis de proche par un vétérinaire afin de les maintenir en bonne santé et pour limiter la contamination de l’environnement.

Les parasites internes équins au Québec

Petits et grands strongles : Le petit strongle est le parasite le plus commun chez les chevaux au Québec. Ce parasite infeste le colon du cheval. En grande quantité, les petits strongles peuvent provoquer de la diarrhée et des coliques. Quant aux grands strongles, ils sont heureusement rares au Québec. Lorsqu’elles migrent, les larves de ce parasite peuvent se loger dans les artères et causer des thrombo-embolismes très graves. Il n’est pas possible d’éliminer complètement les strongles chez une population de chevaux. Le but des traitements anti-parasitaires est plutôt de contrôler la charge parasitaire pour éviter les signes de maladie.

Parascaris equorum : Ce parasite est principalement retrouvé chez les poulains et les jeunes chevaux de moins de 3 ans. Il peut causer un retard de croissance et un mauvais état général. Lors d’infestation sévère, il peut provoquer une impaction du petit intestin qui s’avère parfois mortelle. Les larves migratoires peuvent également causer des signes d’inflammation des voies respiratoires (toux et écoulement nasal). Tous les poulains devraient être traités pour ce parasite puisqu’il est dangereux, fréquent et très résistant dans l’environnement.

Anoplocephala perfoliata : Ce parasite fait partie de la famille des cestodes (vers plats). Il se loge à la jonction de l’iléon (section du petit intestin) et du caecum. Cela cause une irritation qui peut provoquer des coliques parfois graves. Anoplocephala est difficile à détecter avec les méthodes standard d’analyse de selles et c’est pourquoi tous les chevaux devraient être traités au moins une fois par année, à l’automne, pour les vers plats.

Oxyuris equi :  Les oxyures infestent le colon et le rectum des chevaux. Les femelles pondent leurs œufs dans une substance irritante au niveau de la région péri-anale ce qui peut causer des démangeaisons. Certains chevaux infestés peuvent se gratter la queue et la région péri-anale au point de se créer des plaies. Les oxyures sont relativement résistants dans l’environnement mais sont heureusement peu pathogènes. La grande majorité des vermifuges couramment utilisés chez les chevaux est efficace contre les oxyures. Un nettoyage de la région péri-anale peut également aider à soulager le cheval. Le matériel utilisé à cet effet doit être désinfecté avant son utilisation chez un autre cheval pour éviter la transmission.

Gastérophiles : Les gastérophiles sont des mouches qui pondent leurs œufs sur les membres des chevaux. Les chevaux ingèrent les œufs et ceux-ci éclosent dans l’estomac et s’y fixent. Les gastérophiles causent rarement des signes cliniques mais il est malgré tout conseillé de traiter les chevaux à l’automne pour diminuer les infestations la saison suivante.

Dentisterie équine par Catherine Paré, DMV

Pourquoi se soucier des dents de votre cheval ? Après tout, dans la nature, personne ne lui râpe les dents !Disons tout d’abord qu’il reste très peu, dans le monde, de troupeaux de chevaux qui sont toujours à l’état sauvage et qu’il n’est peut-être pas si pertinent de faire cette comparaison. Le cheval est une espèce qui est domestiquée depuis des milliers d’années.

Faisons quand même la comparaison avec les ancêtres sauvages du cheval. Dans la nature, les aliments que le cheval mangeait peuvent avoir permis aux dents de s’user plus également, car ces aliments n’étaient pas pré-coupés.Les incisives du cheval étaient beaucoup plus sollicitées qu’elles ne le sont maintenant car elles servaient constamment à couper des herbages, qui étaient de surcroît probablement plus grossiers.Les chevaux modernes, contrairement à leurs ancêtres, broutent souvent sur des pâturages cultivés, avec de l’herbe bien douce et bien grasse, ou reçoivent du foin déjà coupé, du grain ou d’autres aliments concentrés. On peut donc supposer que l’usure normale peut être réduite chez le cheval moderne.De plus, on peut supposer que les chevaux qui démontraient un problème dentaire ‘’dans la nature’’ devaient conséquemment avoir une espérance de vie diminuée. Nos chevaux modernes domestiqués vivent maintenant parfois jusqu’à 25-30 ans, une espérance de vie qui est rarement retrouvée dans les quelques troupeaux sauvages observables, et avec laquelle s’associent plus de problèmes dentaires qui se développent avec le temps.

Il faut aussi considérer le fait que la reproduction des chevaux est largement contrôlée par les humains, et que la sélection des couples reproducteurs se fait rarement en fonction de belles qualités dentaires. Il est donc possible que certains défauts ou tares apparaissent dans le processus.

Aussi, du fait de l’utilisation de mors et autres équipements, nous demandons beaucoup plus de la bouche du cheval que ce pour quoi la nature l’a conçu, et ce, parfois à un très jeune âge.

Les dents du cheval sont à croissance continue et sont conçues pour s’user les unes contre les autres lorsque les dents du haut sont en contact avec celles du bas. La mâchoire supérieure étant plus large que la mâchoire inférieure, des pointes dentaires peuvent apparaître au niveau des molaires et des prémolaires. Ces pointes peuvent interférer avec le mouvement de la mâchoire, réduire l’efficacité de la mastication, causer de petites blessures aux joues ou à la langue et ainsi rendre le fait de manger douloureux. La réponse au mors peut aussi être affectée ou douloureuse.

Pour toutes ces raisons, un entretien régulier des dents du cheval est nécessaire à son bon état de santé et bien-être général. Votre cheval sera plus confortable, il utilisera sa nourriture plus efficacement et pourrait même vivre plus longtemps.

 

1-LA BOUCHE DU CHEVAL

Comme les humains, les chevaux possèdent des dents de lait temporaires et des dents permanentes. La dentition du poulain consiste en 12 incisives et 12 prémolaires de lait. Les premières incisives de lait peuvent être présentes à la naissance. La dernière dent de lait pousse vers l’âge de 8 mois.

La dentition complète du cheval adulte consiste en 12 incisives, 4 canines (chez les mâles, plus rarement chez les femelles), 2 dents de loup supérieures (qui sont les vestiges des premières prémolaires et ne sont pas toujours présentes), 12 prémolaires et 12 molaires. Très rarement, des dents de loup inférieures peuvent être présentes.

La majorité des dents permanentes vont faire éruption entre l’âge de 2 ½ et 5 ans. Les canines apparaissent vers l’âge de 5 ans.

La détermination de l’âge par les dents peut être influencée par le type d’alimentation, certaines anomalies dentaires et certains vices (comme le rot, qui peut causer une usure anormale des incisives suite à l’appui répété des incisives sur une surface dure). La marge d’erreur sur une évaluation de l’âge par la dentition peut être assez grande.

 

2-RECONNAÎTRE LES PROBLÈMES DENTAIRES

Les symptômes associés à un problème dentaire peuvent être très variés. Les symptômes suivants peuvent être le signe d’un problème dentaire :

Perte de poids malgré appétit normal

Difficulté à prendre du poids

Échappe du grain en mangeant

Anomalies de mastication évidentes à l’observation

Douleurs à certains endroits de la face/tête

Accumulation de ‘’chiques’’ de foin ou herbe entre les dents et les joues

Mouille son foin avant de le manger

Salive beaucoup

Mauvaise haleine

Excès de particules de grains dans les crottins

Longs brins de foin dans les crottins

Écoulement nasal

Fistule avec écoulement présente sur la mâchoire ou la face

Enflure sur la mâchoire ou la face

Résistance au mors ou à un mouvement en particulier (ex. encensement, reculer, tourner)

 

Notons que certains de ces signes peuvent aussi être reliés à un problème non dentaire.

 

3-PROBLÈMES DENTAIRES LES PLUS COMMUNS

Pointes dentaires en contact avec les joues ou la langue et pouvant causer des érosions ou des lacérations

Présence de ‘’cap’’, i.e. dent de lait retenue

Inconfort causé par le mors faisant contact avec les dents de loup

Longs crochets dentaires sur certaines prémolaires ou molaires

Canines trop longues ou piquantes

Dent manquante ou brisée

Surface masticatoire inégale

Dents excessivement usées ou au contraire anormalement longues

Infection dentaire ou de la gencive

Mauvais alignement dentaire (ex. bec de perroquet ou suite à blessure)

 

4-ENTRETIEN PRÉVENTIF

Un examen buccal devrait faire partie de l’examen annuel de routine du cheval. À cette occasion, l’entretien préventif des dents – communément appelé ‘’râpage’’ – peut être effectué au besoin. Cet entretien préventif permet d’enlever les pointes dentaires qui se retrouvent le plus souvent du côté des joues pour les prémolaires et molaires supérieures et du côté de la langue pour les prémolaires et molaires inférieures. D’autres corrections nécessaires sont aussi effectuées à ce moment selon les besoins de chaque cheval.

L’entretien de routine est particulièrement important pour les chevaux qui présentent des problèmes particuliers, tel que dents manquantes, usure inégale, crochets. Les petits crochets ou problèmes d’occlusion mineurs peuvent être corrigés avec des instruments manuels. Les problèmes plus sérieux de crochets ou autres malocclusions peuvent nécessiter une correction par des instruments électriques. Il est parfois nécessaire avec les cas sévères de procéder à la correction par étape sur une longue période de temps (ex. 12 à 18 mois).

La fréquence d’entretien dentaire recommandée peut donc varier selon la dentition et les problèmes spécifiques de chaque cheval.

 

5-DENTS DE LOUP

Les dents de loup sont de petites dents localisées devant les premières prémolaires supérieures. La taille des dents de loup peut varier d’un cheval à l’autre. Un cheval peut en avoir une, deux, ou jusqu’à quatre, mais les dents de loup sur la mâchoire inférieure sont rares.Bien que toutes les dents de loup ne semblent pas poser problème, elles sont souvent enlevées de routine de manière à éviter l’interférence avec le mors.

 

6-SOINS EN FONCTION DE L’ÂGE

Poulains 0-1 an

La bouche des poulains devrait être examinée suite à la naissance pour détecter toute anomalie congénitale (présente à la naissance). Des examens périodiques de la bouche peuvent être faits à quelques reprises durant la première année de vie.

 

Poulains 1 an

Les poulains de 1 an et plus peuvent avoir des pointes dentaires assez importantes pour endommager les joues et la langue. Un léger râpage peut les rendre plus confortables.

 

Poulains 2-3 ans

Les chevaux dont on commence l’entraînement à cet âge devraient bénéficier d’un examen buccal complet. Les dents devraient être râpées pour éliminer les pointes dentaires et les ‘’caps’’ retenus devraient être enlevés.Ceci est préférablement fait avant de commencer l’entraînement pour prévenir les problèmes d’entraînement reliés aux pointes dentaires.

 

Chevaux 2-5 ans (‘’adolescence’’)

Les chevaux de cet âge peuvent demander des examens plus fréquents étant donné le grand nombre de changements se produisant dans cette période suite à l’éruption des dents permanentes. En effet c’est durant cette période que les 24 dents de lait seront perdues et remplacées par 36 à 40 dents permanentes. De plus, les dents de lait sont plus molles et peuvent développer des pointes dentaires plus rapidement que les dents permanentes.

 

Chevaux 5-19 ans

Un examen annuel est recommandé, cette fréquence pouvant être ajustée selon chaque cas.

Il est important de garder la surface de contact dentaire bien droite pour éviter les problèmes lorsque le cheval sera plus vieux, car un problème négligé durant cette période peut prendre des proportions importantes plus tard (par exemple après âge de 20 ans) et devenir très difficile, voire impossible, à contrôler ou à ramener à la normale.

 

Chevaux de 20 ans et plus

Chez ces patients ‘’gériatriques’’, une évaluation dentaire annuelle est recommandée, ou plus souvent si des problèmes spécifiques sont présents.

 

 

7-CONSIDÉRATIONS GÉNÉRALES

Sédation/Tranquilisation

La sédation du cheval lors du râpage des dents apporte plusieurs avantages. Pour le cheval, cela permet de diminuer le stress relié à la procédure et de limiter les risques de blessures ou coupures par les instruments suite à un mouvement brusque ou des mouvements répétés du cheval. La sédation permet aussi dans la majorité des cas de réduire significativement la durée de la procédure. Pour les personnes impliquées dans la procédure (vétérinaire et la personne qui tient le cheval) cela permet de réduire les risques reliés aux blessures, par exemple, cheval qui donne un coup de tête lorsque le spéculum dentaire (le plus souvent contenant des parties métalliques) est en place.

 

Pratique illégale de la dentisterie équine

Au Québec, seuls les vétérinaires sont habilités à pratiquer des soins de santé aux animaux. Le fait de s’adresser à un vétérinaire apporte des garanties, car les actes vétérinaires sont soumis à un contrôle par l’ordre des médecins vétérinaires du Québec, responsable de la protection du public. De plus, en cas d’incident pour le cheval ou les personnes impliquées dans la procédure, se pose le problème de la responsabilité professionnelle (assurance) d’un non vétérinaire exerçant illégalement.La réglementation tant qu’à la pratique de la dentisterie équine varie d’un pays à l’autre selon les différentes législations. Au Québec, la pratique de la dentisterie équine par un non vétérinaire est illégale.Les contrevenants s’exposent à des peines prévues à l’article 188 du Code des professions.

De manière générale, la formation et la compétence des « dentistes équins » sont extrêmement aléatoires et ils peuvent n’avoir aucune ou très peu de formation scientifique et médicale. Le vétérinaire apporte un plus par ses compétences médicales et chirurgicales non seulement en cas de problème mais aussi pour une évaluation complète du cheval. De plus, seul le vétérinaire a le droit de prescrire et d’utiliser les médicaments permettant la sédation sécuritaire du cheval.

 

Problèmes dentaires plus sérieux

Des conditions plus sérieuses peuvent se produire, telles qu’infections d’une dent ou de la gencive, très longs crochets dentaires, perte ou fracture d’une dent. Ces conditions peuvent demander une expertise supplémentaire et votre vétérinaire pourra alors suggérer un traitement approprié ou référer le cas à un spécialiste.

La vaccination chez les chevaux

Tétanos : Le tétanos est une maladie causée par une toxine produite par la bactérie Clostridium tetani. Les spores de cette bactérie, qui se retrouvent dans le sol, infectent une plaie et provoquent des signes tels que de la raideur musculaire, une incapacité à marcher, une hyperréactivité aux stimuli et une posture caractéristique (membres écartés). Le tétanos peut se développer même si la plaie est très petite. Celle-ci peut même parfois passer inaperçue. Les chevaux sont extrêmement sensibles au tétanos et ce vaccin est considéré comme le plus important. Tous les chevaux devraient être vaccinés contre le tétanos au moins une fois par année et un rappel devrait être donné en cas de plaie.

 

 L’Encéphalomyélite équine de l’est (EEE) et de l’ouest (EEO) : Ces deux maladies virales sont transmises par les moustiques ayant piqué un oiseau infecté. L’EEE et l’EEO provoquent une inflammation sévère du cerveau et de la moelle épinière qui causent des signes tels qu’un changement de comportement, un manque de coordination, de la fièvre, de l’anorexie et de la démence. Le traitement en est un de support et le taux de mortalité est très élevé (50% pour l’EEO à 90% pour l’EEE). Les chevaux qui s’en sortent gardent pour la plupart des séquelles neurologiques permanentes nuisant sévèrement à leurs performances sportives. Le vaccin contre les encéphalomyélites devrait idéalement être donné une fois par année au printemps avant la sortie des moustiques.

 Virus du Nil occidental (VNO) : Tout comme l’EEE et l’EEO, le VNO est transmis par des moustiques ayant piqué un oiseau infecté. Cette maladie peut également causer une inflammation du cerveau et de la moelle épinière. Les signes cliniques de ce virus incluent de la fièvre, de l’anorexie, un manque de coordination et de la faiblesse. Le taux de mortalité chez les chevaux présentant des signes cliniques est de 33% et environ 40% des chevaux qui s’en sortent présentent des séquelles neurologiques plusieurs mois suivant leur rétablissement. Le vaccin contre le VNO devrait idéalement être donné une fois par année au printemps avant la sortie des moustiques.

La rage : Cette maladie virale est transmise par morsure d’un animal infecté (mouffette, ratons-laveur, renard ou chauve-souris). Les signes cliniques de la rage incluent la dépression, de la faiblesse, des tremblements musculaires, des signes de coliques, de la paralysie et même une boiterie. Un cheval atteint peut transmettre la rage aux humains qui le manipulent. La rage est invariablement mortelle chez les animaux et les humains présentant des signes cliniques. Les chevaux devraient être vaccinés une fois par année contre cette maladie.

 Influenza équin : L’influenza, ou grippe équine, ressemble beaucoup à la grippe telle que nous la connaissons. Les chevaux s’infectent en entrant en contact avec un cheval infecté ou en respirant le virus en suspension dans l’air. Un cheval infecté peut présenter de la fièvre, de l’anorexie, de la dépression, de la raideur musculaire, de la toux et un jetage nasal. L’influenza équine est extrêmement contagieuse. Les chevaux infectés peuvent prendre plusieurs semaines à se rétablir complètement et un cheval infecté ne peut en aucun cas participer à une compétition. Tous les chevaux faisant de la compétition ou logeant dans une écurie ouverte devraient être vaccinés contre l’influenza au printemps. Les chevaux pouvant être exposés à cette maladie l’hiver devraient également être vaccinés à l’automne puisque l’immunité vaccinale ne dure que 6 mois.

 Herpès virus équin type 1 et 4 : L’herpès virus du cheval peut causer plusieurs types de maladies. La maladie la plus fréquemment causée par ce virus est la rhinopneumonie équine, dont les signes cliniques rappellent beaucoup l’influenza. L’herpès virus peut également causer une inflammation du cerveau et de la moelle épinière très grave causant des signes cliniques rappelant l’EEE, l’EEO ou le VNO. Ce virus peut aussi provoquer des avortements, des mortalités néonatales et des poulains faibles. Cette maladie, comme l’influenza, est transmise par contact direct ou par inhalation du virus en suspension dans l’air. Le placenta et les avortons peuvent également être contaminés et ne devraient pas être mis en contact avec les autres chevaux, surtout les juments gestantes. Tous les chevaux faisant de la compétition ou logeant dans une écurie ouverte devraient être vaccinés contre l’herpès virus au printemps. Les chevaux pouvant être exposés à cette maladie l’hiver devraient également être vaccinés à l’automne puisque l’immunité vaccinale ne dure que 6 mois. Les juments gestantes devraient être vaccinées au 5ème, 7ème et 9ème mois de gestation.

 Botulisme : Le botulisme est une maladie causée par une toxine produite par la bactérie Clostridium botulinum. Les chevaux s’infectent principalement en ingérant du fourrage contaminé. Les balles de foin rondes ou emballées et l’ensilage sont particulièrement à risque d’être contaminés par la toxine botulinique. Les signes cliniques de la maladie incluent de la faiblesse musculaire, de la difficulté à rester debout, une paralysie de la langue et de la queue et des tremblements. Le traitement en est un de support et le rétablissement d’un cheval atteint peut prendre jusqu’à plusieurs mois. Le taux de mortalité est très élevé. Tous les chevaux nourris à l’ensilage ou avec des balles rondes devraient être vaccinés annuellement contre le botulisme.

D’autres vaccins sont disponibles. Ces vaccins ne sont pas recommandés d’emblée, votre vétérinaire se fera un plaisir d’en discuter avec vous.

La gourme équine

En collaboration avec Catherine Paré, DMV

La gourme est une maladie décrite chez les chevaux depuis le 13ème siècle.

1-CAUSE

La gourme est une maladie très contagieuse causée par une bactérie appelée Streptococcus equi sous-espèce equi. Elle touche principalement et plus sévèrement les jeunes chevaux (moins de 5 ans), mais les chevaux de tous âges peuvent être affectés. Les vieux chevaux (plus de 20 ans) peuvent aussi être plus sévèrement atteints. Le pourcentage de chevaux malades dans une même écurie peut être très élevé (près de 100%) mais la mortalité est faible. Le taux de complication est autour de 20%.

 

2-SYMPTÔMES

Gourme ‘’classique’’

Le cheval commencera à présenter des symptômes (par exemple, de la fièvre) de 2 à 6 jours après le contact avec la bactérie de la gourme; c’est ce qu’on appelle la période d’incubation.

Les symptômes sont :

FIÈVRE : Il est essentiel de prendre une mesure de la température à l’aide d’un thermomètre. Certains chevaux peuvent faire de la fièvre sans le démontrer ou encore d’autres peuvent démontrer des symptômes suggestifs de fièvre mais leur température sera normale. Il est donc essentiel de confirmer par une mesure objective.

ANOREXIE : Le cheval peut arrêter de manger.

ÉCOULEMENT NASAL : Il sera d’abord clair, puis purulent (opaque). Des écoulements purulents au niveau des yeux peuvent aussi survenir.

GROSSISSEMENT DES NŒUDS LYMPHATIQUES : Deux paires de nœuds lymphatiques (communément appelés ganglions) sont principalement atteints :

  • nœuds lymphatiques sous-mandibulaires : situés au niveau de l’auge, c’est-à-dire entre les mandibules (mâchoire inférieure).
  • nœuds lymphatiques rétropharyngés : qui apparaissent dans la région de l’attache de la tête au niveau du cou. Le grossissement de ces derniers peut, dans certains cas, être assez sévère pour nuire à la respiration, d’où le nom de ‘’strangles’’ donné à la gourme en anglais.

Au départ, les nœuds lymphatiques sont durs, puis ramollissent et percent (ou abcèdent) au bout de 7 à 10 jours. Les nœuds lymphatiques rétropharyngés peuvent percer vers l’extérieur ou vers l’intérieur (dans des structures creuses appelées poches gutturales).

La durée totale moyenne de la maladie est d’environ 3 semaines. Suite à la rupture des abcès la majorité des chevaux récupère normalement.

 

Gourme chronique ou compliquée

L’abcédation des nœuds lymphatiques sous-mandibulaires n’est en général pas liée à des complications.
Par contre, l’abcédation des nœuds lymphatiques rétropharyngés est associée à quelques complications potentielles qui sont :

  • Pus accumulé de manière chronique dans les poches gutturales. Le cheval est donc porteur chronique, parfois sans symptôme, ce qui contribue au maintien de la maladie.
  • Pneumonie

 

Gourme métastatique ou bâtarde

La bactérie de la gourme peut envahir d’autres organes ou sites, par exemple, tête (base de l’oreille, autour des yeux), thorax, cerveau, abdomen (rate, foie, reins). Les symptômes dépendent de la localisation des abcès.

 

Complications possibles

  • Purpura hémorragique. Cette complication atteint de 1 à 5 % des chevaux infectés par la bactérie de la gourme. Le purpura hémorragique se manifeste par une enflure importante au niveau de la tête, du ventre et des quatre membres, et ce, environ 2 à 3 semaines après la forme ‘’classique’’ de la gourme. Cette complication peut aussi survenir suite à une vaccination contre la gourme chez des chevaux ayant déjà été infectés naturellement.
  • Anémie
  • Problèmes musculaires
  • Sinusite

 

3-IMMUNITÉ

Si le cheval n’a pas reçu d’antibiotiques, il développera, suite à la maladie, une immunité pouvant durer jusqu’à 5 ans.

Environ 10% des chevaux ayant été malades vont devenir des porteurs chroniques suite à la guérison.

 

4-DIAGNOSTIC

Présentation clinique, écouvillon nasal, prélèvement de pus et culture, prise de sang.

 

5-TRAITEMENT

Les anti-inflammatoires non stéroïdiens (AINS) peuvent diminuer les symptômes et faciliter la récupération.

 

On peut appliquer des compresses chaudes sur les abcès qui sont près du point de rupture pour faciliter l’abcédation. Un drainage chirurgical des abcès est parfois nécessaire. On peut ensuite procéder à une irrigation des plaies avec une solution saline iodée.

 

L’utilisation d’un traitement antibiotique est encore controversée. Il a été rapporté que l’usage d’antibiotiques pourrait favoriser certaines complications, comme la forme métastatique de la gourme. Lorsque les abcès sont bien apparents et développés, l’usage des antibiotiques est contre-indiqué car ils vont retarder la maturation des abcès et les symptômes pourraient réapparaître suite à l’arrêt du traitement. Les chevaux traités aux antibiotiques dans les débuts de la maladie (c’est-à-dire avant l’apparition des abcès) ne développeront pas d’abcès. Toutefois, l’utilisation des antibiotiques pourrait aussi nuire à l’établissement d’une bonne immunité contre la bactérie et ces chevaux resteront plus sensibles à une réinfection. Dans la plupart des cas de gourme simple (non compliquée), il est conséquemment recommandé de laisser la maladie suivre son cours et d’isoler les chevaux atteints pour enrayer la propagation de la maladie (voir section 6-Prévention, Régie). De la même manière, il n’est pas recommandé de traiter aux antibiotiques les chevaux en bonne santé exposé à la gourme.

 

Les antibiotiques seront indiqués dans certains cas, suivant la recommandation de votre vétérinaire.

 

 

6-PRÉVENTION

Régie

La source d’infection de la gourme est le jetage nasal purulent ou le pus provenant d’un abcès. La transmission se fait par contact direct d’un cheval avec un autre ou par contact avec du matériel contaminé.

 

Lors d’une éclosion de gourme dans une écurie, aucun cheval ne doit quitter l’écurie et aucun nouveau cheval ne doit être admis. Les chevaux malades doivent être mis en quarantaine stricte.

 

La température rectale de tous les chevaux doit être contrôlée une fois par jour. Les chevaux présentant de la fièvre doivent être transférés en isolement avec les chevaux infectés. La bactérie de la gourme ne commence à être excrétée qu’un ou 2 jours après le début de la fièvre. La détection des fiévreux et leur isolement avant qu’ils n’excrètent la bactérie, et soient donc ainsi contagieux, est conséquemment la clé pour enrayer la propagation de la maladie.

 

Les chevaux malades doivent être manipulés en dernier pour tout ce qui concerne la régie (alimentation, nettoyage du box, etc.). Il faut porter une attention particulière aux vecteurs physiques de la bactérie, comme les vêtements pouvant être porteurs de sécrétions, les brosses, fourches, soit tout matériel et personnes étant en contact avec les chevaux malades. Tous ces vecteurs ne doivent être utilisés que pour et avec les chevaux infectés. À la fin de l’épisode de gourme, tous les instruments et locaux ayant été en contact avec les chevaux malades devront être désinfectés. L’eau de javel est un désinfectant efficace, mais elle est inactivée en présence de matière organique. Tous les objets et surfaces à désinfecter doivent donc préalablement avoir été bien lavés. Les pâturages contaminés doivent être laissés libres pendant 4 semaines. La bactérie étant détruite par le compostage, la litière contaminée peut être compostée.

 

La durée de la persistance de la bactérie dans l’environnement (c’est-à-dire sa ‘’survie’’ en absence de désinfection) n’est pas connue avec exactitude.

 

Comme les chevaux atteints continuent d’excréter la bactérie pendant 2 à 3 semaines après la fin des symptômes, la sortie d’un cheval de la zone de quarantaine peut se faire de 3 à 4 semaines après la fin des symptômes. De plus, comme certains chevaux demeurent porteurs et excréteurs de la bactérie de façon chronique pour des périodes beaucoup plus longues, il est préférable d’effectuer un test sur un écouvillon nasal afin de s’assurer qu’il ne présente plus un risque de contamination. L’excrétion de la bactérie pouvant être intermittente, il est préférable de faire un écouvillon nasal par semaine pour 3 semaines consécutives pour s’assurer qu’un cheval négatif l’est bel et bien. Si le prélèvement est fait directement dans les poches gutturales, il n’a pas besoin d’être répété, ce test étant plus sensible.

 

Bien que peu ou pas effectuée en pratique pour diverses raisons, la quarantaine reste tout de même la méthode préventive de choix, et ce, pour toutes les maladies contagieuses. En absence d’une éclosion de gourme ou d’une autre maladie contagieuse, tout nouvel arrivant devrait idéalement être isolé pour une période de 3 à 4 semaines avant de l’introduire avec les autres chevaux. Il est aussi possible de tester le nouvel arrivant pour détecter s’il est porteur de gourme ou s’il a été récemment exposé à la bactérie, avant de l’introduire dans un troupeau. Les mêmes considérations quant à l’excrétion intermittente s’appliquent aussi dans ce cas.

Vaccination

Il existe quelques vaccins disponibles sur le marché pour la prévention de la gourme, administrables par injection intramusculaire ou par voie intra-nasale. Ces vaccins sont associés à plus de complications que les autres vaccins disponibles sur le marché pour la prévention d’autres maladies. Ces complications peuvent être : réactions au site d’injection, formation d’abcès, purpura hémorragique.

Il est recommandé de ne pas vacciner un cheval ayant été atteint de la gourme pour 1 à 2 ans après l’épisode de gourme, ou même au-delà, à cause des risques de complications (purpura hémorragique).