Contrairement à ce que l’on pourrait croire, le but des traitements anti-parasitaires chez les chevaux n’est pas d’éliminer complètement les parasites dans la population équine. En effet, il est impossible d’éradiquer les parasites de la nature et il ne serait pas conseillé de le faire. Il est recommandé de maintenir une certaine population de parasites peu pathogènes chez les chevaux pour que ceux-ci puissent bâtir leur système immunitaire en conséquence. Les objectifs de ces traitements sont plutôt de diminuer le risque de maladies causées par les parasites et de contrôler l’excrétion parasitaire tout en maintenant l’efficacité des vermifuges.
Les médicaments anti-parasitaires sont les mêmes depuis de très nombreuses années. Leur usage répété chez les chevaux a permis à certains parasites de développer de la résistance. C’est pourquoi les programmes de vermifugation modernes prônent un traitement seulement chez les chevaux qui en ont besoin. Chez les chevaux adultes d’âge moyen, des analyses de selles régulières permettent au vétérinaire de voir si un traitement s’avère nécessaire et si oui, lequel. Il n’existe pas de programme anti-parasitaire universellement efficace. En effet, comme chaque écurie a une régie différente, le programme de vermifugation doit être adapté à chacun. L’âge des chevaux à traiter est également un facteur important à prendre en considération dans l’élaboration d’un programme de vermifugation. Les jeunes et les vieux chevaux sont plus à risque de développer des maladies causées par les parasites et excrètent bien souvent plus d’oeufs que les adultes d’âge moyen. C’est pourquoi ils doivent être suivis de proche par un vétérinaire afin de les maintenir en bonne santé et pour limiter la contamination de l’environnement.
Les parasites internes équins au Québec
Petits et grands strongles : Le petit strongle est le parasite le plus commun chez les chevaux au Québec. Ce parasite infeste le colon du cheval. En grande quantité, les petits strongles peuvent provoquer de la diarrhée et des coliques. Quant aux grands strongles, ils sont heureusement rares au Québec. Lorsqu’elles migrent, les larves de ce parasite peuvent se loger dans les artères et causer des thrombo-embolismes très graves. Il n’est pas possible d’éliminer complètement les strongles chez une population de chevaux. Le but des traitements anti-parasitaires est plutôt de contrôler la charge parasitaire pour éviter les signes de maladie.
Parascaris equorum : Ce parasite est principalement retrouvé chez les poulains et les jeunes chevaux de moins de 3 ans. Il peut causer un retard de croissance et un mauvais état général. Lors d’infestation sévère, il peut provoquer une impaction du petit intestin qui s’avère parfois mortelle. Les larves migratoires peuvent également causer des signes d’inflammation des voies respiratoires (toux et écoulement nasal). Tous les poulains devraient être traités pour ce parasite puisqu’il est dangereux, fréquent et très résistant dans l’environnement.
Anoplocephala perfoliata : Ce parasite fait partie de la famille des cestodes (vers plats). Il se loge à la jonction de l’iléon (section du petit intestin) et du caecum. Cela cause une irritation qui peut provoquer des coliques parfois graves. Anoplocephala est difficile à détecter avec les méthodes standard d’analyse de selles et c’est pourquoi tous les chevaux devraient être traités au moins une fois par année, à l’automne, pour les vers plats.
Oxyuris equi : Les oxyures infestent le colon et le rectum des chevaux. Les femelles pondent leurs œufs dans une substance irritante au niveau de la région péri-anale ce qui peut causer des démangeaisons. Certains chevaux infestés peuvent se gratter la queue et la région péri-anale au point de se créer des plaies. Les oxyures sont relativement résistants dans l’environnement mais sont heureusement peu pathogènes. La grande majorité des vermifuges couramment utilisés chez les chevaux est efficace contre les oxyures. Un nettoyage de la région péri-anale peut également aider à soulager le cheval. Le matériel utilisé à cet effet doit être désinfecté avant son utilisation chez un autre cheval pour éviter la transmission.
Gastérophiles : Les gastérophiles sont des mouches qui pondent leurs œufs sur les membres des chevaux. Les chevaux ingèrent les œufs et ceux-ci éclosent dans l’estomac et s’y fixent. Les gastérophiles causent rarement des signes cliniques mais il est malgré tout conseillé de traiter les chevaux à l’automne pour diminuer les infestations la saison suivante.